Voici la carte de situation des moulins à eau et des lavoirs de
Saint-Georges-des-Sept-Voies,
avec la légende en bas de la carte.
Cliquez sur la carte pour l'agrandir
Où sont ces moulins ?
À Saint-Georges-des-Sept-Voies, comme dans bien d'autres communes, nous avons quelques cours d'eau. Ce ne sont pas de bien gros cours d'eau, juste des petits ruisseaux, mais même si le débit ne nous paraît pas important à première vue, cela suffit bien souvent à faire tourner la roue d'un moulin à eau.
Alors, je me suis mise à la recherche des traces d'anciens moulins à eau. J'ai enfilé de bonnes chaussures de randonnée, attendu que les sols soient un peu secs, puis j'ai longé les cours d'eau en question, en me mettant à l'affût des signes qui pouvaient indiquer la présence d'un ancien moulin : un cours d'eau dévié, une retenue (étang...) des vannes, des seuils en pierre, etc...
Ma recherche n'a pas été vaine, puisque j'ai trouvé les traces de 3 moulins certifiés, aussi bien sur le terrain que sur les anciennes cartes du Plan Napoléonien et du Cadastre.
Il y a par contre des ruines anciennes à un endroit du cours du Ruisseau de la Couture, sur la D751, près de l'abri-bus de la Genaudière, qui me posent encore beaucoup d'interrogations et nécessiteront donc d'être approfondies.
Les trois moulins à eau que j'ai repérés sont :
- Le Moulin de Roque-Souris, auprès de la source du Ruisseau de Saint-Aubin, près du Lavoir de Fontaine
- Un moulin à Vendor, tout près du lavoir, près de la source du Ruisseau de La Couture,
- Le Moulin de La Couture, dans la vallée, au lieu-dit La Couture, tout près de la ferme équestre.
L'ancien moulin à eau de Roque-Souris sur le ruisseau de Saint-Aubin
L'ancien moulin à eau de Vendor sur le Ruisseau de La Couture
L'ancien moulin à eau de La Couture près de la ferme équestre.
Comment ces moulins fonctionnaient-ils ?
Un moulin à eau utilise la force de l'eau pour faire tourner son axe moteur, grâce à une roue à augets, ou roue à aubes.
Cet axe-moteur entraîne ensuite la rotation des meules par toute une série d'engrenages.
On peut se demander comment nos tout petits ruisseaux pouvaient bien avoir assez de puissance pour faire tourner ces énormes roues !
En fait, il existait plusieurs possibilités.
- si le courant était assez puissant, il pouvait entraîner par le bas une roue formée de pales qui trempaient directement dans l'eau.
- Sinon, lors de la construction, on prévoyait des systèmes pour amener l'eau au-dessus de la roue. Étang, canalisations...
Dans ce cas, c'est la chute d'eau qui entraînait la roue.
- Mais s'il n'y avait pas beaucoup d'eau, donc pas assez de puissance, les roues pouvaient être constituées d'une série de godets que la chute d'eau remplissait par le haut. Une fois pleins, le poids de l'eau entraînait la roue.
C'est de cette manière que fonctionne la roue à godets du Moulin de Sarré, à Gennes, ainsi que celle du Moulin de Battereau, à Vaudelnay, près de Montreuil-Bellay, tous deux en Maine et Loire.
Dans la plupart des cas, on s'arrangeait donc pour détourner une partie du cours d'eau vers une retenue qui permettait d'avoir un débit constant et régulier et de l'eau en toutes occasions. C'est ce qui faisait la supériorité des moulins à eau sur les moulins à vent, sujets aux sautes d'humeur de Éole !
Ces retenues étaient au-dessus du moulin, afin d'avoir une chute d'eau, ce qui explique l'expression "Descendre au moulin".
Une fois son travail accompli, l'eau partait rejoindre le cours d'eau dont elle était issue.
Quelles traces, pour nos moulins Saint-Georgeois ?
N'étant pas du tout une spécialiste des moulins à eau, j'ai peut-être commis des erreurs en interprétant les vestiges près des moulins que j'ai retrouvés. De plus, ces moulins n'étant plus opérationnels depuis longtemps, les propriétaires successifs y ont peut-être fait des aménagements.
Voici cependant, sous toutes réserves, comment j'ai interprété ces vestiges.
Les trois moulins que j'ai retrouvés avaient tous les trois une retenue d'eau.
Celui de Vendor et celui de Roque-Souris les ont encore, elles servent d'étang de loisir à la propriété.
Par contre, la retenue d'eau du Moulin de la Couture, bien que mentionnée sur les plans Napoléoniens et Cadastraux a disparu. Elle se situait à l'arrière du bâtiment, entre l'actuelle maison d'habitation et la ferme équestre.
Elle a dû être comblée.
Le Moulin de Vendor et celui de Roque-Souris ont encore leurs systèmes de dérivation vers les anciens biefs, ainsi que les vannes et seuils.
On distingue aussi très nettement l'endroit où l'eau retournait au cours principal du ruisseau.
Au Moulin de la Couture, on retrouve également les murets qui devaient encadrer la roue et canaliser l'eau.
On retrouve un système similaire de dérivations, plan d'eau, seuils et vannes sur le ruisseau de la Couture, à l'endroit où il traverse la D751 et s'engage dans la plaine dite de"Landes".
Il y a également les restes d'une construction au bord du ruisseau.
C'est pour cette raison que je me demande s'il n'y avait pas un autre moulin à cet endroit.
Quelques explications en images.
1) Le ruisseau de Saint-Aubin arrivant du Lavoir de fontaine, en amont du Moulin de Roque-Souris se sépare en deux au niveau d'un seuil artificiel en pierre.
On devine le deuxième bras du ruisseau à gauche dans le fond. L'un d'eux alimente la retenue (étang). Ils se rejoignent derrière le moulin.
2) Seuil, et dérivation vers la retenue (Moulin de Vendor sur le Ruisseau de la Couture)
Une vanne devait exister pour gérer la quantité d'eau dans la retenue.
3) L'eau passe entre les murets qui accélèrent son débit. Moulin de la Couture.
Ce moulin avait peut-être une roue entraînée par le bas ou alors, il avait un système de canalisations amenant l'eau au-dessus de la roue.
4) L'eau qui a fait tourner la roue rejoint le cours principal du ruisseau. (Moulin de Vendor)
Davantage d'informations sur les moulins à eau ?
Visitez le site très intéressant du Moulin de Jupille sur Ourthe.
Vous voulez voir un moulin à eau qui tourne ?
Photos de Elyane QUERVET-SOMMER
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire